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Nutrition en USI : Comptage des calories

Conférencier: Dr Adel Mohamed Yasin Al Sisi

Anciens élèves - Université du Maryland

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Description

L'état nutritionnel des patients gravement malades peut être difficile à évaluer. Les mesures anthropométriques (par exemple, l'épaisseur du pli cutané et le périmètre brachial) sont couramment utilisées pour évaluer les populations, mais ne sont pas particulièrement utiles chez les individus. Les tests biochimiques ont également leurs limites : le taux d'albumine chute rapidement lors de la phase aiguë de la maladie et l'hémoglobine est affectée par les hémorragies, l'hémolyse, les transfusions et la myélosuppression. La numération de la transferrine, de la préalbumine et des lymphocytes peut être utile, mais elle dépend d'une bonne hydratation du patient. L'indice de masse corporelle (masse [kg] / taille [m]²) est un outil fréquemment utilisé (un IMC < 18,5 étant considéré comme une insuffisance pondérale) et s'est avéré être un prédicteur indépendant de mortalité chez les patients gravement malades. Néanmoins, il ne reflète pas les modifications aiguës de l'état nutritionnel, importantes en cas de maladie grave, et est principalement utilisé pour évaluer les risques à long terme de l'obésité. La mesure la plus utile de l'état nutritionnel est probablement une anamnèse et un examen ciblés. Une de ces méthodes, largement acceptée, est connue sous le nom d'évaluation globale subjective, qui comprend les changements de poids - à la fois chroniques (plus de 6 mois) et aigus (plus de 2 semaines), les changements dans l'apport alimentaire, les symptômes gastro-intestinaux - nausées, vomissements, diarrhée et anorexie, la déficience fonctionnelle et est combinée à un examen physique.

Résumé Écouter

  • Les patients gravement malades sont sujets à la malnutrition en raison de leur état à l'admission en soins intensifs et des changements physiologiques ultérieurs. L'évaluation de l'état nutritionnel comprend des évaluations globales subjectives, un dépistage du risque nutritionnel et des évaluations abrégées, tenant compte de l'âge du patient, de la gravité de la maladie, des maladies chroniques et des habitudes de consommation orale. Ces évaluations, combinées à des évaluations de la masse musculaire par des mesures du périmètre brachial moyen, des échographies, des tomodensitogrammes et des IRM, permettent une compréhension globale de l'état nutritionnel du patient.
  • Une alimentation ciblée est cruciale, visant à répondre aux besoins individuels des patients en fonction de leur état catabolique et de leurs réponses métaboliques. L'alimentation volumique, qui fournit un volume défini sur 24 heures, est supérieure à l'alimentation au débit horaire, qui peut être interrompue en raison de procédures ou de problèmes gastriques. L'équilibre entre l'apport énergétique et protéique est essentiel, avec un objectif protéique moyen de 1,3 gramme par kg par jour, bien que cela puisse varier en fonction de la fonction rénale et d'autres affections.
  • L'exercice et l'apport protéique sont essentiels pour préserver la masse musculaire, d'autant plus que les patients alités des soins intensifs sont sujets à la fonte musculaire. La mobilisation, même simplement s'asseoir sur une chaise, est une forme d'exercice qui aide à la conservation musculaire. Une alimentation optimale nécessite de prendre en compte la voie d'administration (parentérale, entérale ou orale) et peut nécessiter des suppléments.
  • Des équipes multidisciplinaires, comprenant des médecins, des diététiciens et d'autres spécialistes, collaborent à la gestion du plan nutritionnel, notamment lors de la transition des soins intensifs vers le service général. Cela comprend la prise en charge des symptômes physiologiques tels que les nausées ou la diarrhée et des problèmes psychologiques tels que le délire ou la dépression. L'implication de la famille est cruciale, car elle peut fournir des informations sur les habitudes et les préférences du patient avant son hospitalisation.
  • Un soutien nutritionnel adéquat nécessite une évaluation proactive, une initiation précoce de l'alimentation et une attention particulière à la réalisation des objectifs nutritionnels afin de minimiser les pertes pendant l'hospitalisation. Les recherches futures devraient privilégier les interventions qui permettent le rétablissement physique et fonctionnel, au-delà de la simple focalisation sur la mortalité et la durée du séjour. Il est également important de tenir compte de la masse maigre, plutôt que du poids corporel total (qui peut être affecté par les œdèmes), pour des ajustements nutritionnels et médicamenteux précis.

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