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Effondrement maternel : urgence obstétricale

Conférencier: Dr Yamini Dhar

Spécialiste en obstétrique et gynécologie, hôpitaux AlZahra, Émirats arabes unis

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Description

Le collapsus maternel est une urgence obstétricale critique qui se caractérise par une détérioration soudaine et sévère de l'état de santé d'une femme enceinte ou en post-partum. Il se caractérise par une baisse rapide des signes vitaux et peut avoir diverses causes, telles qu'une hémorragie, une éclampsie, une embolie amniotique, un arrêt cardiaque ou un choc septique. Une reconnaissance et une intervention immédiates sont essentielles pour prévenir la morbidité et la mortalité maternelles. La prévention du collapsus maternel passe par des soins prénatals adéquats, une évaluation des risques et la prise en charge des pathologies sous-jacentes. La formation des professionnels de santé au diagnostic précoce et à la prise en charge adéquate des urgences obstétricales est essentielle pour garantir les meilleurs résultats pour la mère et l'enfant. Les cliniciens doivent surveiller attentivement les patientes enceintes et en post-partum afin de détecter tout signe de détresse, notamment une altération de l'état mental, une hypotension, une tachycardie et une détresse respiratoire. L'administration rapide d'interventions appropriées, telles que l'oxygénothérapie, la réanimation liquidienne, les transfusions sanguines et la prise de médicaments comme les utérotoniques ou les anticonvulsivants, peut contribuer à stabiliser l'état de la patiente.

Résumé

  • Le collapsus maternel est une urgence obstétricale rare mais critique, survenant dans environ 0,14 à 0,26 cas sur 1 000 naissances. Il implique un dysfonctionnement cardiovasculaire ou du système nerveux central, entraînant une perte de conscience ou un arrêt cardiaque, et peut survenir à tout stade de la grossesse jusqu'à six semaines après l'accouchement. Les femmes âgées (plus de 35 ans) présentent le risque de mortalité le plus élevé en raison de pathologies préexistantes telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète et l'obésité. L'hémorragie du post-partum (HPP) est la cause sous-jacente la plus fréquente.
  • Plusieurs facteurs contribuent au collapsus maternel, allant de l'hémorragie intracrânienne à l'épilepsie, en passant par la toxicité médicamenteuse, l'embolie pulmonaire, l'embolie amniotique, la dissection aortique, les problèmes cardiaques (arythmie, infarctus du myocarde, cardiomyopathie), l'hémorragie intra-abdominale (rupture du foie, de l'artère splénique, de l'utérus) et l'hypovolémie. L'hémorragie latente, souvent méconnue après un accouchement instrumental ou une césarienne, constitue une autre préoccupation majeure. Les causes réversibles telles que l'hypovolémie, l'hypoxie, les déséquilibres électrolytiques et l'éclampsie doivent toujours être envisagées lors de la réanimation.
  • La prise en charge du collapsus maternel implique une approche systématique, privilégiant les voies aériennes, la respiration et la circulation (ABC). Les compressions thoraciques sont essentielles, mais doivent tenir compte des modifications physiologiques liées à la grossesse. Le déplacement utérin, obtenu par inclinaison latérale gauche ou déplacement manuel, est essentiel pour soulager la pression sur la veine cave inférieure et l'aorte. Une intubation précoce peut être nécessaire, mais difficile en raison de l'œdème et des modifications anatomiques liés à la grossesse. En l'absence de réponse dans les quatre minutes, une césarienne péri-mortem doit être pratiquée dans les cinq minutes afin d'améliorer les résultats maternels et néonatals.
  • Les systèmes de notation NEWS jouent un rôle crucial dans la détection et la prise en charge du collapsus maternel. Les infirmières sont particulièrement bien placées pour surveiller les patientes en continu et détecter les variations subtiles des signes vitaux tels que le pouls, la tension artérielle, la saturation en oxygène et le débit urinaire. Une remontée rapide des données basée sur les scores NEWS permet une intervention rapide, potentiellement préventive et améliorant les résultats.
  • Une prise en charge efficace nécessite une approche multidisciplinaire, impliquant obstétriciens, anesthésistes, néonatologistes et spécialistes des soins intensifs. Des plans de prise en charge individualisés sont importants, notamment en ce qui concerne le remplacement sanguin, qui doit tenir compte de l'IMC de la patiente. Dans ces cas, des protocoles comme la Stratégie de prise en charge des saignements obstétricaux du Pays de Galles sont essentiels et peuvent être adaptés.
  • Des signes cliniques tels que pâleur, tachycardie, hypotension, tachypnée et diminution du débit urinaire peuvent indiquer une perte sanguine importante. L'indice de choc (fréquence cardiaque divisée par la pression artérielle systolique) peut être un outil utile pour estimer la perte sanguine et orienter les décisions thérapeutiques. Les quatre « R » sont importants pour une approche systémique : préparation, reconnaissance, réponse et signalement. En fin de compte, la prévention est essentielle.

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