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Gestion de l'infertilité : comprendre le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)

Conférencier: Dr Krishna Kumari

Consultante en gynécologie, hôpital Apollo

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Description

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est l'un des troubles hormonaux les plus fréquents chez les femmes en âge de procréer. Il est fréquemment diagnostiqué chez les femmes présentant une infertilité. Ses principaux symptômes sont des cycles menstruels irréguliers, une pilosité excessive sur le corps ou le visage, et des ovaires polykystiques. Polykystique signifie « nombreux kystes », et le SOPK provoque souvent des amas de petits kystes de la taille d'une perle dans les ovaires.

Un diagnostic précoce du SOPK est important, car il est associé à un risque accru de développer plusieurs pathologies, notamment la résistance à l'insuline, le diabète de type 2, l'hypercholestérolémie, l'hypertension artérielle et les maladies cardiaques. Le SOPK est un problème de santé émergent à l'adolescence. Il est donc essentiel de promouvoir un mode de vie sain et d'intervenir précocement pour prévenir de futures morbidités.

Résumé Écouter

  • Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une affection multifactorielle liée à une résistance à l'insuline, à des déséquilibres hormonaux et à un cycle auto-entretenu. La résistance à l'insuline entraîne une élévation des taux d'insuline (hyperinsulinémie), diminuant la globuline liant les hormones sexuelles (SHBG) produite par le foie. La SHBG réside normalement dans l'excès de testostérone, prévenant l'hyperandrogénisme. La réduction de la SHBG entraîne une circulation de testostérone libre, contribuant aux symptômes.
  • Les manifestations cliniques du SOPK peuvent être programmées in utero, comme l'indique l'hypothèse de Barker. Plus tard, des problèmes surviennent, commençant par des malformations congénitales ou une restriction de croissance à la naissance et une pubarche précoce (premiers signes d'hyperandrogénisme) au fur et à mesure que les enfants grandissent. L'obésité est suivie d'autres problèmes tels que l'acanthose nigricans, la pseudoacromégalie, le syndrome métabolique, l'acné, l'hirsutisme, l'alopécie et l'anovulation.
  • Des cycles menstruels irréguliers, souvent le premier signe, fréquent chez 60 à 85 % des femmes touchées. Le diagnostic chez les adolescentes est difficile, car les menstruations irrégulières sont typiques de ce groupe d'âge. La définition varie pour les trois premières années après la ménarche : des règles espacées de moins de 21 jours, de plus de 45 jours, ou aucune règle pendant plus de trois mois.
  • L'androgénisme comprend l'hirsutisme (excès de poils), l'acné, la séborrhée (graisse), l'alopécie (perte de cheveux) et, rarement, l'hyperthécose (virilisation). L'hirsutisme peut être évalué à l'aide du système de score modifié de Ferriman-Gallwey. L'obésité avec un abdomen en forme de pomme est fréquente, avec des seuils spécifiques de circonférence de taille et de rapport taille-hanches.
  • L'acanthose nigricans, caractérisée par une coloration foncée de la peau, est un signe de résistance à l'insuline. Une variante appelée syndrome HAIR-AN associe hyperandrogénémie, résistance à l'insuline et acanthose nigricans. L'apnée du sommeil obstructive est également une souffrance, en particulier chez les patients obèses. L'impact psychologique comprend une faible estime de soi, une dépression, de l'anxiété, une image corporelle et négative des troubles alimentaires.
  • L'infertilité est présente chez près de 50 % des femmes atteintes de SOPK en raison de l'anovulation. Celles qui conçoivent sont confrontées à des risques plus élevés de complications de la grossesse. Le diagnostic du SOPK implique des résultats complets (y compris les résultats prénataux), un examen physique et un examen gynécologique éventuel.
  • Les diagnostics différentiels dépendent du symptôme principal (cycles irréguliers, infertilité, hyperandrogénisme) et de l'âge de la patiente. Chez les jeunes femmes, une hyperplasie congénitale des surrénales doit être exclue, ainsi qu'un excès d'androgènes. Aussi le syndrome de Cushing, une déficience apparente en cortisone réductase, ou une surproduction d'androgènes.
  • L'échographie révèle une augmentation du nombre de follicules par ovaire (typiquement de petits kystes). Le consensus définit désormais 20 follicules ou plus par ovaire avec des échographies sophistiquées. Le volume de l'ovaire peut également indiquer un SOPK.
  • Les tests de laboratoire peuvent inclure le rapport LH/FSH, la testostérone libre, la testostérone sérique totale, la DHEAS (surtout chez les jeunes femmes), la prolactine sérique, la TSH (fonction thyroïdienne), la 17-hydroxyprogestérone (pour l'hyperplasie congénitale des surrénales), l'ACTH (pour le Cushing), le test de tolérance au glucose oral (TTGO), l'insuline sérique ou le rapport glucose à jeune/insuline.
  • La prise en charge privilégie la modification du mode de vie : régime alimentaire et exercice physique, restriction calorique, augmentation de l'activité physique et évitement du tabac, de l'alcool et d'un excès de caféine. Une perte de poids de 5 à 10 % peut améliorer les résultats. La chirurgie bariatrique est une option pour l'obésité sévère.
  • Pour les troubles menstruels persistants, on peut utiliser de la progestérone cyclique ou des pilules contraceptives orales combinées (PCO). Des médicaments anti-androgènes comme la spironolactone peuvent être utilisés pour l'hirsutisme. Les traitements dermatologiques (électrolyse, laser) doivent être retardés jusqu'à la stabilisation des taux hormonaux.
  • La metformine et le myo-inositol sont d'autres options thérapeutiques. Une carence en vitamine D doit être traitée. Le soutien psychologique est essentiel. Pour les femmes infertiles atteintes de SOPK, une induction de l'ovulation avec du citrate de clomiphène, des gonadotrophines ou des antioxydants de l'aromatase peut être utilisée. Le forage ovarien laparoscopique est une option chirurgicale. Une surveillance des complications est nécessaire en raison du risque de syndrome métabolique, de diabète, d'hypertension, de maladies cardiovasculaires, de dyslipidémie et de malignité endométriale.

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