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Diagnostic et prise en charge de la grossesse extra-utérine

Conférencier: Dr Yamini Dhar

Spécialiste en obstétrique et gynécologie, hôpitaux AlZahra, Émirats arabes unis

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Description

Une grossesse extra-utérine survient lorsqu'un ovule fécondé s'implante en dehors de la cavité utérine normale. C'est une cause fréquente de morbidité et parfois de mortalité chez les femmes en âge de procréer. L'étiologie de la grossesse extra-utérine reste incertaine, bien qu'un certain nombre de facteurs de risque aient été identifiés. Son diagnostic peut être difficile. En pratique courante, dans les pays développés, le diagnostic repose sur une combinaison d'échographie et de dosages sériques réguliers de la bêta-gonadotrophine chorionique humaine (β-hCG).5 La grossesse extra-utérine est l'une des rares pathologies pouvant être prise en charge de manière expectative, médicale ou chirurgicale. Dans les pays développés, entre 1% et 2% de toutes les grossesses signalées sont des grossesses extra-utérines (incidence comparable à celle des grossesses gémellaires spontanées).7 On pense que l'incidence est plus élevée dans les pays en développement, mais les chiffres précis sont inconnus. Bien que l'incidence des grossesses extra-utérines soit restée relativement stable ces dernières années dans les pays développés, on estime qu'elle a été multipliée par six entre 1972 et 1992. Cette augmentation a été attribuée à trois facteurs : une augmentation des facteurs de risque tels que les maladies inflammatoires pelviennes et le tabagisme chez les femmes en âge de procréer, le recours accru aux techniques de procréation médicalement assistée (PMA) et une meilleure sensibilisation à cette affection, facilitée par le développement d'unités spécialisées de prise en charge précoce de la grossesse (UPE).

Résumé Écouter

  • La grossesse ectopique, survenant dans 1 à 2 % des grossesses dans le monde, implique la nidation de l'ovule fécondé en dehors de la cavité utérine, le plus souvent dans la trompe de Fallope. Le diagnostic est crucial en raison de la morbidité potentielle et, rarement, de la mortalité (environ 0,2 %). Les grossesses ectopiques rompues représentent une proportion significative (9 à 14 %) des décès liés à la grossesse.
  • Les facteurs de risque comprennent les infections pelviennes antérieures, les interventions chirurgicales tubaires, le tabagisme et les traitements de l'infertilité comme la FIV. L'incidence est en augmentation dans les pays développés en raison du tabagisme et du rapport de la maternité, qui contribuent à tous deux aux problèmes tubaires. Les dispositifs intra-utérins (DIU) et les résultats de grossesse ectopique constituent également des facteurs de risque.
  • Les grossesses ectopiques sont classées selon leur localisation, les grossesses tubaires représentant la majorité (90 à 95 %). D'autres localisations comprennent les grossesses interstitielles, ovariennes, cervicales, cicatricielles césariennes et abdominales. Des formes plus rares comprennent les grossesses combinées (intra- et extra-utérines) et les grossesses cornéennes.
  • Les symptômes varient, notamment aménorrhée, poussées irrégulières, douleurs abdominales et, dans les cas graves, instabilité hémodynamique ou choc. Le diagnostic précoce repose sur l'anamnèse, l'examen physique (évaluation du pouls, de la tension artérielle et de la sensibilité abdominale) et les dosages sériques séries de la bêta-hCG.
  • Le diagnostic comprend une échographie pelvienne, en particulier des échographies transvaginales, pour identifier un utérus vide et des masses annexielles. Les résultats de l'échographie peuvent inclure une masse complexe avec ou sans caillots sanguins, un épanchement péritonéal et, rarement, un sac gestationnel annexiel.
  • Les diagnostics différentiels comprennent la grossesse intra-utérine précoce et la fausse couche retardée. Le suivi des taux de bêta-hCG est essentiel pour différencier ces affections, les taux devant doubler dans les grossesses normales précoces.
  • Les options thérapeutiques comprennent la surveillance expectante, le traitement médical par méthotrexate et le traitement chirurgical. Le choix des symptômes, des signes vitaux, des taux de bêta-hCG, des résultats de l'échographie et des résultats de la patiente.
  • La surveillance attendue est appropriée pour les femmes stables présentant une diminution du taux de bêta-hCG. Le traitement médical par méthotrexate convient aux patients hémodynamiquement stables présentant des grossesses ectopiques non rompues de moins de 3,5 cm, sans battements cardiaques et des taux de bêta-hCG compris entre 1500 et 5000 mUI/mL.
  • Le méthotrexate, un antagoniste de l'acide folique, interfère avec la synthèse de l'ADN pour résoudre les grossesses ectopiques. Le traitement nécessite un suivi étroit en raison des effets secondaires potentiels et de la possibilité d'une intervention chirurgicale. La fonction rénale et hépatique doit être vérifiée avant l'administration.
  • Le traitement chirurgical, généralement par laparoscopie, est indiqué pour les patients instables ou celles qui ne sont pas candidates à un traitement médical. Les options comprennent la salpingectomie (ablation de la trompe) ou, dans certains cas, la salpingostomie (incision de la trompe et ablation de la grossesse ectopique). Un conseil concernant la fertilité future est essentiel.

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