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Rôle des interventions comportementales axées sur l'alimentation dans la gestion de l'obésité

Conférencier: Mme Mona Joumaa

Diététicienne clinique principale et coordinatrice clinique aux hôpitaux Mediclinic, Émirats arabes unis

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Description

Ce webinaire en direct de 60 minutes abordera le thème « Rôle des interventions comportementales diététiques dans la prise en charge de l'obésité ». La modification du régime alimentaire est essentielle au traitement de l'obésité. Il existe des régimes amaigrissants proposant diverses combinaisons de restrictions énergétiques, de macronutriments, d'aliments et de modes d'apport alimentaire. La restriction calorique est la voie courante pour perdre du poids, mais différents régimes peuvent induire une perte de poids par divers mécanismes supplémentaires, notamment en facilitant l'observance du régime. Cette revue narrative de méta-analyses et d'essais cliniques sélectionnés a révélé que les régimes hypocaloriques, comparés aux régimes hypercaloriques, induisaient de manière fiable des gains plus importants à court terme (12 mois). Peu de différences significatives à long terme en termes de perte de poids ont été observées pour des régimes de composition en macronutriments variée, bien que certains régimes aient présenté des avantages à court terme (par exemple, faible en glucides ou faible en lipides). Des progrès dans l'amélioration de l'observance du régime, essentielle à la perte de poids à court et à long terme, pourraient résulter d'efforts accrus pour identifier les phénotypes comportementaux et métaboliques chez les personnes suivant un régime.

Résumé

  • Ma, diététicienne clinicienne forte de 11 ans d'expérience à Dubaï, travaille à la Medic Clinic, un important prestataire de soins de santé privé. Elle coordonne un programme d'excellence sur l'obésité, certifié par la Société européenne pour l'étude de l'obésité (EASO), impliquant une équipe pluridisciplinaire.
  • Le programme privilégie une approche multidisciplinaire, avec la collaboration de diététiciens, d'endocrinologues, de psychologues, de chirurgiens bariatriques et de gastroentérologues sur les cas d'obésité complexes. Ces réunions mensuelles garantissent une approche globale et personnalisée pour chaque patient.
  • De récentes lignes directrices internationales soulignent l'importance des interventions comportementales dans le traitement de l'obésité. Les lignes directrices canadiennes mentionnent spécifiquement le développement de la confiance, le dépassement des obstacles et l'augmentation de la motivation intrinsèque, ainsi que le traitement de l'obésité comme une maladie chronique plutôt que comme un manque de volonté.
  • Le programme comprend des groupes de soutien virtuels pour les patients, abordant les causes de l'obésité, sa gestion, les modalités de traitement et les défis. Ces séances sont accompagnées de témoignages de patients ayant réussi à surmonter cette épreuve, afin de les motiver et de leur apporter le point de vue des patients.
  • Ma a suivi une formation complémentaire en thérapie cognitivo-comportementale (TCC) afin d'améliorer ses compétences en diététique sur les aspects comportementaux. Sans remplacer un psychologue, l'intégration d'interventions motivationnelles peut améliorer l'observance du traitement et faciliter l'orientation vers des spécialistes si nécessaire.
  • Un programme de gestion du poids efficace intègre la gestion du sommeil et du stress, ainsi que des interventions médicales, bariatriques, nutritionnelles et physiques, le tout soutenu par des aspects psychologiques et comportementaux. Il est essentiel d'intégrer ces éléments dans une stratégie équilibrée.
  • Les diététiciens doivent intégrer la définition d'objectifs réalistes, les entretiens motivationnels, l'instauration d'un climat de confiance, la prise de décision partagée, l'autosurveillance et la gestion des envies alimentaires. Ce processus responsabilise les patients, favorise leur résilience et aborde les préjugés intériorisés liés au poids.
  • Les entretiens motivationnels mettent l'accent sur le soutien, le partenariat, l'exploration des préoccupations du patient et la recherche de ses motivations pour le changement. Les patients sont responsabilisés et deviennent les acteurs de leur propre transformation, prenant la responsabilité de leurs objectifs de santé.
  • La prise de décision partagée implique une communication équilibrée, tenant compte des avantages, des risques, des valeurs et des préférences. Elle garantit la satisfaction des patients, réduit l'épuisement professionnel des prestataires, augmente les taux de suivi et améliore la communication et les résultats globaux.
  • L'autosurveillance, notamment le suivi de l'alimentation et de l'activité physique, renforce la responsabilisation et augmente les pourcentages de perte de poids, comme le confirment les recherches. L'association d'un suivi intensif et d'applications pour smartphone a démontré un impact positif.
  • Les préjugés liés au poids sont un stéréotype négatif attribuant l'obésité à un choix personnel, ce qui peut diminuer l'estime de soi et accroître les préjugés intériorisés. Il est crucial de repenser l'obésité comme une maladie chronique et évolutive, influencée par des facteurs génétiques et environnementaux.
  • Il convient de répondre aux attentes irréalistes en se concentrant sur un poids santé, obtenu grâce à des changements durables dans son mode de vie, tout en profitant de la vie. L'objectif est de corréler la perte de poids à une amélioration de la santé et de la qualité de vie.
  • Le déficit calorique, et non l'apport en glucides, est le principal facteur de perte de masse grasse. L'adhésion à un régime, plutôt qu'à un type de régime spécifique, est essentielle à la réussite. Le suivi et l'autosurveillance sont essentiels pour une gestion efficace du poids.
  • Clarifier ses valeurs et ses motivations est essentiel pour renforcer son engagement. Les patients doivent se demander si leurs décisions quotidiennes sont en adéquation avec leurs valeurs, favorisant ainsi leur motivation intrinsèque et leur volonté de poursuivre leurs efforts sur le long terme.
  • Il est essentiel de comprendre et de gérer le « désir », cette force motrice subconsciente qui pousse à la suralimentation. En identifiant les déclencheurs et en trouvant des stratégies de distraction, les patients peuvent réduire leur envie d'aliments malsains.
  • La maîtrise de soi, c'est-à-dire la capacité à résister aux envies, exige de la volonté et un effort cognitif. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) renforce la prise de décision rationnelle et aide les patients à faire de meilleurs choix alimentaires.
  • Le sommeil, la caféine, le stress et la dépression ont un impact significatif sur la gestion du poids. Il est important de privilégier l'activité physique quotidienne, de bonnes habitudes de sommeil et des techniques de gestion du stress.
  • La résilience, la capacité à réagir positivement aux échecs, s'apprend et s'améliore. Surmonter les pensées négatives et exploiter ses ressources et compétences actuelles est essentiel pour réussir à long terme.
  • La réussite d'une perte de poids à long terme est associée à des comportements spécifiques : régime hypocalorique et pauvre en graisses, petit-déjeuner, contrôle hebdomadaire du poids, télévision limitée et exercice physique régulier. Reproduire ces comportements peut améliorer les résultats des patients.
  • Une gestion du poids réussie implique d'écouter le patient, de le guider vers ses objectifs, de lui fournir des informations et d'envisager des options complémentaires. Une approche multidisciplinaire, impliquant une équipe dédiée, est essentielle pour aborder les complexités de l'obésité.

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