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Ventilation mécanique en cas d'insuffisance cardiaque

Conférencier: Dr Adel Mohamed Yasin Al Sisi

Spécialiste en soins intensifs, Prime Hospitals, Dubaï

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Description

La ventilation mécanique joue un rôle essentiel dans la prise en charge de l'insuffisance cardiaque, notamment en cas de décompensation aiguë. Elle contribue à réduire le travail respiratoire, assurant une oxygénation et une ventilation adéquates lorsque le cœur ne parvient pas à pomper efficacement. En diminuant la précharge et la postcharge cardiaques, la ventilation mécanique contribue à améliorer le débit cardiaque et à stabiliser l'hémodynamique. De plus, elle peut soulager les symptômes de détresse respiratoire et d'œdème pulmonaire, apportant un soutien essentiel pendant la phase de récupération. Une prise en charge adéquate et une mise en route rapide de la ventilation mécanique peuvent améliorer significativement l'issue thérapeutique des patients atteints d'insuffisance cardiaque.

Résumé Écouter

  • L'insuffisance respiratoire est fréquente chez les patients atteints d'œdème pulmonaire cardiogénique aigu ou de choc cardiogénique, résultant d'une augmentation de la pression hydrostatique capillaire pulmonaire et d'une filtration liquidienne dépassant la capacité de drainage lymphatique, ce qui altère les échanges gazeux.
  • La ventilation mécanique est une intervention vitale qui peut réduire la précharge et la postcharge ventriculaires, diminuer l'eau pulmonaire extravasculaire et réduire le travail respiratoire chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque décompensée.
  • Les paramètres initiaux du ventilateur doivent inclure une PEP de 5 cm d'eau, titrée en fonction de l'oxygénation, du travail respiratoire et de l'hémodynamique. Le volume courant est généralement fixé à 6-8 ml/kg, mais peut être inférieur dans certaines conditions comme le SDRA. La FiO2 commence haute et est réduite rapidement pour éviter les effets indésirables.
  • La ventilation en pression positive réduit le retour veineux et la précharge des deux ventricules, diminue la postcharge ventriculaire gauche, mais peut augmenter la postcharge ventriculaire droite en raison de la compression mécanique des vaisseaux pulmonaires. Elle réduit également le travail respiratoire.
  • La PEEP aide à maintenir les alvéoles ouvertes, améliorant l'oxygénation et diminuant l'eau pulmonaire extravasculaire. Les augmentations incrémentales de la PEP sont guidées par la surveillance hémodynamique et les indicateurs de perfusion des organes terminaux.
  • L'assistance inspiratoire avec ventilation mécanique décharge le travail respiratoire des poumons non-conformités, permettant à un débit cardiaque limité de mieux répondre aux besoins métaboliques non pulmonaires.
  • Le maintien d'une pression plateau inférieur à 30 cm d'eau minimise le risque de barotraumatisme, tel qu'un pneumothorax et un pneumomédiastin. Une pression inspiratoire maximale élevée indique une résistance, telle qu'un bronchospasme ou une obstruction du tube.
  • Un excès d'oxygène supplémentaire peut entraîner la formation de radicaux libres d'oxygène, aggravant les anomalies cardiaques et provoquant une surcharge calcique intracellulaire et une hypertrophie cardiaque. La FiO2 devrait idéalement être inférieure à 50 % pour éviter les dommages causés par les radicaux libres, et la saturation en oxygène cible devrait être de 92 à 96 %.
  • Des modes tels que l'assistance à pression assurée volumétrique (VAPS), la ventilation à assistance proportionnelle (PAV) et l'assistance ventilatoire régulatrice neuronale (NAVA) peuvent améliorer la synchronisation patient-ventilateur. Des modes plus récents comme la ventilation à assistance adaptative (ASV) ajustent l'assistance en pression pour maintenir la ventilation minute et la ventilation SmartCare sevrent automatiquement le patient.
  • Le service de la ventilation doit être effectué pendant la journée, et le passage à une ventilation non invasive après extubation peut raccourcir le séjour en USI et réduire la mortalité. Une réduction progressive de l'assistance en pression ou des essais quotidiens en T-piece peut évaluer la tolérance. L'insuffisance cardiaque et l'équilibre hydrique sont des prédicteurs d'échec de l'extubation.
  • L'optimisation des soins pré et post-extubation comprend une ventilation non invasive à pression positive (VNI) prophylactique pendant au moins huit heures par jour pendant les 48 premières heures, des essais respiratoires continus et l'optimisation de la précharge, de la postcharge et du soutien inotrope pour prévenir la réintubation.

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