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Innovations dans la gestion des arrêts cardiaques en unité de soins intensifs

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Description

Des systèmes d'intervention rapide (SIR) ont été mis en place dans les unités de soins intensifs afin de permettre une détection et une intervention précoces chez les patients présentant un risque d'arrêt cardiaque. Des systèmes de surveillance avancés permettent une surveillance continue des signes vitaux, notamment l'électrocardiogramme (ECG), la pression artérielle et la saturation en oxygène. L'utilisation de défibrillateurs externes automatisés (DEA) est devenue une pratique courante dans de nombreuses unités de soins intensifs, permettant une défibrillation immédiate en cas d'arrêt cardiaque. La télémédecine et les technologies de surveillance à distance permettent une évaluation et des conseils en temps réel par des experts externes lors des interventions de réanimation après un arrêt cardiaque. Le développement de simulateurs de patients haute fidélité a révolutionné la formation à l'arrêt cardiaque en unités de soins intensifs, offrant un environnement réaliste aux professionnels de santé pour mettre en pratique leurs compétences.

Résumé Écouter

  • Un homme d'affaires de 55 ans s'est effondré au travail et a été retrouvé sans pouls. Une RCP a été initiée par ses collègues, et les services médicaux d'urgence (SMU) sont arrivés dans les 5 minutes suivant l'appel, trouvant le patient en fibrillation ventriculaire (FV). Les protocoles standards ACLS ont été mis en œuvre, notamment la défibrillation, l'intubation et le transport aux urgences.
  • À son arrivée aux urgences, le patient était à 7 minutes de l'arrêt cardiaque, ayant reçu deux doses d'épinéphrine, une dose d'amiodarone et deux chocs, mais restait en activité électrique sans pouls (AESP). La mise en place du tube endotrachéal a été confirmée, et l'échographie au chevet du patient a montré une activité cardiaque. Une autre dose d'épinéphrine a été administrée, et la reprise de la circulation spontanée (RCS) a été obtenue avec un rythme sinusal normal.
  • Dans l'unité de soins intensifs (USI), la fréquence cardiaque du patient était de 112 bpm, la pression artérielle moyenne (PAM) de 48 mmHg, la température rectale de 26,5 °C et la saturation en oxygène (SpO2) de 100 % avec une capnométrie en fin d'expiration (ETCO2). L'examen a révélé un score de Glasgow de 3, une absence de réflexes et un tabagisme de 30 paquets-année. L'algorithme ACLS met l'accent sur la sécurité de la scène, la réponse du patient, l'utilisation d'un défibrillateur externe automatisé (DEA) et la RCP, en se concentrant sur les causes réversibles.
  • Le syndrome post-arrêt cardiaque est une combinaison complexe de lésions cérébrales post-arrêt cardiaque, de dysfonctionnement myocardique et de réponse ischémique-reperfusion systémique. Il est souvent compliqué par le processus pathologique non résolu qui a provoqué l'arrêt cardiaque initial.
  • La phase immédiate des soins post-arrêt cardiaque correspond aux 20 premières minutes. La phase précoce va de 20 minutes à 6-12 heures, la phase intermédiaire de 6-12 heures à 72 heures, et la phase de récupération de 3 jours jusqu'à la sortie. Ces phases guident les interventions thérapeutiques.
  • Les quatre composantes du syndrome post-arrêt cardiaque sont : les lésions cérébrales post-arrêt cardiaque (troubles cérébrovasculaires, œdème cérébral d'origine hypoxique, neurodégénérescence), la dysfonction myocardique (hypokinésie globale, étourdissement myocardique, syndrome cardiaque aigu), la réponse systémique ischémique-reperfusion (altération de la vasorégulation, suppression surrénalienne, altération de la distribution d'oxygène tissus aux) et la pathologie précipitante persistante.
  • La prise en charge comprend l'optimisation hémodynamique précoce (PAM > 65, < 90), le traitement du syndrome cardiaque aigu, l'hypothermie thérapeutique, le contrôle des crises convulsives et la prise en charge de l'hyperglycémie et de la dysfonction surrénalienne. Une surveillance continue de la diurèse, des taux de lactate et de la saturation en oxygène (92-96 %) est également cruciale.
  • L'hypothermie thérapeutique doit être envisagée chez les patients présentant un arrêt cardiaque extra-hospitalier en FV/tachycardie ventriculaire (TV) ou un arrêt cardiaque intra-hospitalier en FV, ainsi que chez ceux présentant une pyrexie dans les 72 heures. La température centrale cible doit être de 32-34 °C pendant 12-24 heures. Les complications comprennent les frissons, l'instabilité hémodynamique, les anomalies électrolytiques et un risque accumulé de dépression et d'infection.
  • Le pronostic du rétablissement neurologique doit être différé jusqu'après 72 heures. Les facteurs indiquant un mauvais pronostic comprennent l'absence de réflexes pupillaires et cornéens, l'absence de réponse motrice, le statut épileptique myoclonique et des taux élevés de NSE (> 33 mcg/L). L'EEG, les potentiels évoqués somesthésiques (PES) et les scanners peuvent également fournir des informations supplémentaires.
  • Un cathétérisme cardiaque est recommandé chez les patients réanimés avec succès après une mort subite cardiaque, même en l'absence de signes de syndrome coronarien aigu (SCA), afin d'exclure une maladie coronarienne sous-jacente. La thrombolyse ne doit être envisagée que chez les patients en arrêt cardiaque présentant une embolie pulmonaire (EP) prouvée ou suspectée.
  • L'oxygénation par membrane extracorporelle (ECMO) peut être envisagée comme traitement de sauvetage chez certains patients lorsque les efforts de RCP conventionnels échouent. Elle nécessite des professionnels qualifiés et un déploiement rapide. L'arrêt cardiaque intra-hospitalier a souvent un pronostic plus défavorable en raison de l'hypoxémie ou de l'hyperventilation conduisant à une AESP et à une asystolie.

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