Diabète et cellules souches : quel avenir ?

Conférencier: Dr Rohit Warrier

Médecin et spécialiste principal du diabète, Apollo & Apotek Healthcare, enseignant-chercheur mondial, American Board of Regenerative Medicine

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Description

L'avenir du traitement du diabète pourrait être révolutionné par la recherche sur les cellules souches, offrant l'espoir d'une guérison durable. Les scientifiques développent des thérapies à base de cellules souches qui pourraient régénérer les cellules bêta productrices d'insuline dans le pancréas, restaurant ainsi potentiellement la production naturelle d'insuline chez les personnes atteintes de diabète de type 1. Les premiers essais cliniques ont montré des résultats prometteurs, certains patients réduisant voire supprimant le recours aux injections d'insuline. Si des défis subsistent, comme le rejet immunitaire et l'efficacité à long terme, les progrès constants suggèrent que la thérapie à base de cellules souches pourrait transformer considérablement la prise en charge du diabète dans les années à venir.

Résumé Écouter

  • La thérapie cellulaire souche est prometteuse pour les diabètes de type 1 et de type 2, en s'attaquant aux étiologies distinctes de chaque affection. Les premiers essais cliniques ont montré des résultats encourageants en améliorant les taux d'HbA1c, la production de C-peptide (un marqueur de la santé pancréatique) et la glycémie à jeune, trois paramètres cruciaux dans la prise en charge du diabète. Cependant, les études actuelles portent sur des populations de patients limitées, nécessitant des recherches plus approfondies.
  • Dans le diabète de type 1, le problème principal est l'auto-immunité, où les cellules immunitaires de l'organisme attaquent et détruisent les cellules bêta pancréatiques, entraînant une diminution ou une absence de production d'insuline. Les cellules souches pluripotentes induites (iPSC), dérivées de cellules adultes différenciées et reprogrammées à l'état pluripotentes, se sont montrées prometteuses pour la différenciation en cellules bêta pancréatiques fonctionnelles. Des études récentes impliquant la transplantation d'iPSC ont même permis d'obtenir une indépendance à l'insuline chez les patients diabétiques de type 1 pendant une période limitée.
  • Le diabète de type 2, quant à lui, provient de la glucotoxicité, de l'inflammation, de l'obésité et de l'insulinorésistance. La thérapie par cellules souches mésenchymateuses (CSM), récemment rebaptisées cellules de signalisation médicamenteuses, peut être bénéfique dans ce contexte. Les CSM exercent un effet paracrine, libérant des molécules qui influencent positivement l'environnement environnant et permettent la réparation tissulaire, améliorant les chiffres du diabète.
  • L'insulinothérapie, bien que vitale pour le diabète de type 1, présente des limites. Elle nécessite de multiples injections quotidiennes et des contrôles de la glycémie, ce qui peut réduire la qualité de vie. Si la thérapie cellulaire souche peut régénérer avec succès les cellules bêta, en obtenant une indépendance à l'insuline à long terme, ce serait une significative. Cependant, des défis subsistants, notamment le maintien de la viabilité cellulaire après la transplantation et la prise en charge de l'auto-immunité sous-jacente dans le diabète de type 1.
  • Le processus de différenciation des cellules souches en cellules bêta productrices d'insuline consiste à convertir des cellules adultes, comme les fibroblastes cutanés, en iPSC par l'introduction de facteurs spécifiques qui les reprogramment à un état embryonnaire. Ces iPSC peuvent ensuite être dirigées vers la différenciation en cellules bêta en les exposant à des marqueurs spécifiques, tels que l'Exendin-4. Ces cellules bêta nouvellement différenciées peuvent être transférées dans des sites viables, tels que la paroi abdominale antérieure.
  • Bien que la thérapie cellulaire autologue (utilisant les propres cellules du patient) nécessite moins d'immunosuppression que les greffes allogéniques, une immunosuppression peut encore être nécessaire pour protéger les cellules transplantées contre les attaques auto-immunes, en particulier dans le diabète de type 1. Les chercheurs explorent les technologies d'encapsulation pour fournir une protection supplémentaire aux cellules transplantées.
  • Les préoccupations en matière de sécurité comprennent le risque potentiel de formation de tératome avec les cellules souches pluripotentes (comme les iPSC) et la possibilité de mutations dues à des modifications génétiques ou épigénétiques lors de la reprogrammation cellulaire. Cependant, l'intelligence naturelle des cellules souches et leur sensibilité aux signaux environnementaux minimisent ces risques, garantissant qu'elles se différencient dans le bon tissu lorsqu'elles sont soumises aux bonnes conditions.
  • La thérapie cellulaire souche a le potentiel de réduire ou d'éliminer significativement la dépendance à l'insuline à l'avenir. Bien que l'obtention d'une indépendance à l'insuline à long terme reste un défi, la recherche et les essais cliniques en cours explorant de nouvelles techniques, telles que les technologies d'encapsulation, pour protéger les cellules transplantées des dommages auto-immuns et améliorer leur viabilité à long terme.

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