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Aborder la douleur lombaire : quand adresser à un spécialiste

Conférencier: Dr Rakesh Dhake

Chirurgien consultant de la colonne vertébrale, Zen Spine Clinic, Mumbai

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Description

La prise en charge des patients souffrant de lombalgie varie considérablement d'un médecin généraliste à l'autre, et le meilleur traitement est mal connu. Les douleurs dorsales sont généralement spontanément résolutives, disparaissant en 4 à 8 semaines chez plus de 501 patients sur 3 ans ; néanmoins, 851 patients sur 3 ans présentent des récidives. En raison du taux élevé de rémission précoce et spontanée et de la complexité des composantes neurologiques, musculaires, ligamentaires et squelettiques, la spécificité de la maladie est insuffisante. Cela ne s'applique pas aux personnes ayant des antécédents de traumatisme récent, de signes avant-coureurs ou d'évolution chronique et persistante. De nombreuses approches thérapeutiques ont été testées, telles que la kinésithérapie, les traitements médicamenteux, les ultrasons, la thermothérapie, les injections locales et la chirurgie, mais la majorité des essais ont des résultats contradictoires.

Résumé Écouter

  • Les douleurs lombaires sont une plainte fréquente, touchant 65 à 80 % des individus à un moment de leur vie. Il est crucial de déterminer si la douleur est aiguë, subaiguë ou chronique, car cela permet de réduire les causes possibles, telles qu'une hernie discale, une infection, une tumeur, des changements dégénératifs ou une sténose spinale.
  • Les aspects clés des symptômes du patient comprennent l'apparition de la douleur, sa localisation (médiane ou paraspinale), son caractère, son irradiation et les facteurs aggravants ou soulageants. Les signes d'alerte comprennent une perte de poids inexpliquée, de la fièvre, des sueurs nocturnes, des symptômes de cancer et des déficits neurologiques dans les jambes.
  • L'examen physique commence par l'observation de la démarche et de la posture du patient. La palpation de la colonne vertébrale peut révéler une sensibilité, des lacunes ou des désalignements. L'évaluation de l'amplitude des mouvements permet de déterminer un spasme musculaire ou une instabilité mécanique. Un examen neurologique complet est crucial, y compris l'évaluation de la force dans les myotomes clés (hanche, genou, cheville, gros orteil) et des réflexes.
  • Des investigations sont justifiées si le patient ne s'améliore pas avec un traitement conservateur. Les radiographies peuvent révéler des anomalies osseuses telles que l'alignement de la colonne vertébrale, des fractures et une réduction de l'espace discal, mais des IRM sont nécessaires pour diagnostiquer définitivement les hernies discales et la compression nerveuse. Les scanners sont utiles pour l'anatomie osseuse détaillée, tandis que les DEXA sont utilisés pour évaluer la densité osseuse en cas de suspicion d'ostéoporose. Des analyses de laboratoire telles que la NFS, la VS et la CRP sont utilisées pour exclure une infection, et un dépistage du myélome multiple peut être nécessaire.
  • La prise en charge conservatrice, comprenant la kinésithérapie, le repos et l'éducation du patient, est l'approche principale pour la plupart des patients souffrant de lombalgie. Il est essentiel d'éduquer les patients sur la posture correcte, les techniques de levage et l'importance des exercices de renforcement du tronc et du dos pour prévenir les récidives.
  • L'orientation vers un chirurgien de la colonne vertébrale est indiquée dans certaines situations. Il s'agit notamment des cas courants qui ne s'améliorent pas avec un traitement conservateur, de la sciatique avec douleur irradiante à la jambe, de l'ostéoporose, de la dégénérescence vertébrale avec sténose ou hernie discale, de la spondylolisthésis, des tumeurs, des infections et des déformations verticales comme la scoliose ou la cyphose.
  • Une orientation immédiate vers un chirurgien de la colonne vertébrale est nécessaire en cas d'aggravation importante des douleurs dorsales ou cervicales accompagnées de fièvre, de perte de poids, d'antécédents de cancer ou de VIH, de traumatisme important avec déficits neurologiques, de sciatique persistante avec déficits neurologiques, d'incontinence urinaire ou fécale, de dysfonction sexuelle et d'instabilité progressive de la démarche.
  • Les affections urgentes nécessitant une orientation immédiate comprennent le syndrome de la queue de cheval, la compression médullaire métastatique, les fractures instables et les infections spinales entraînant une compression médullaire. Le syndrome de la queue de cheval se présente avec une anesthésie en selle, un dysfonctionnement intestinal et vésical et une faiblesse des jambes. La compression médullaire métastatique est une tumeur qui s'est propagée à la colonne vertébrale et comprime la moelle épinière. Les fractures instables impliquent des dommages aux trois colonnes vertébrales. Les infections spinales peuvent provoquer des lésions neurales avec faiblesse dans les jambes.
  • La prise en charge de ces affections urgentes implique souvent une intervention chirurgicale pour décompresser la moelle épinière, stabiliser la colonne vertébrale et prévenir d'autres lésions neurologiques. Un examen clinique approfondi, l'imagerie et la collaboration avec d'autres spécialistes, tels que les oncologues, sont cruciaux pour des soins optimaux du patient.

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