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Approche de la petite taille

Conférencier: Dr Dhanya Soodhana

Spécialiste principal, endocrinologie pédiatrique et adolescente, Aster MIMS, Calicut, Kerala

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Description

En pédiatrie, la prise en charge de la petite taille implique une évaluation méticuleuse comprenant une anamnèse complète, une analyse des courbes de croissance et un examen physique. L'évaluation de la vitesse de croissance, de l'âge osseux et la prise en compte des caractéristiques familiales de la taille permettent de distinguer un retard de croissance constitutionnel des pathologies sous-jacentes. Des dosages hormonaux, des examens d'imagerie et des évaluations génétiques sont utilisés pour des diagnostics ciblés, incluant des origines endocriniennes, génétiques ou nutritionnelles. Des interventions sur mesure, allant du traitement par hormone de croissance à l'optimisation nutritionnelle, sont mises en œuvre en fonction de l'étiologie identifiée. Un suivi régulier et une collaboration entre pédiatres, endocrinologues et généticiens sont essentiels à une prise en charge globale et efficace, visant à optimiser le potentiel de croissance et la santé globale de l'enfant.

Résumé

  • Le suivi de la croissance des enfants est crucial pour évaluer leur bien-être, assurer des soins préventifs et identifier les troubles de croissance, nutritionnels et systémiques. Les courbes de croissance sont des outils essentiels, nécessitant une sélection judicieuse, un suivi précis du poids, de la taille et de l'IMC, ainsi qu'une interprétation correcte, à l'aide des courbes révisées de l'IAP (AP 2015) pour les enfants de 5 à 18 ans et des courbes de l'OMS pour les enfants de 0 à 5 ans.
  • Les courbes de croissance sont des courbes de percentiles issues d'études démographiques, comportant sept lignes de percentiles (3e, 10e, 25e, 50e, 75e, 90e et 97e), le 50e représentant la moyenne de la population. La taille doit être mesurée à l'aide d'un infantomètre jusqu'à deux ans, puis d'un stadiomètre par la suite, afin de garantir une posture correcte. La croissance est représentée par un point et non une croix.
  • La vitesse de croissance, c'est-à-dire le taux de croissance au fil du temps, est plus importante que la taille à un moment précis, ce qui nécessite de prendre en compte les mesures précédentes. Les courbes AP permettent de calculer facilement la taille médiane des parents, fournissant une fourchette de taille cible (+/- 6 cm) essentielle à l'interprétation.
  • La petite taille est définie comme une taille inférieure à -2 écarts types ou inférieure au 3e centile, une taille inférieure de plus de 1,5 écart type à la taille médiane des parents, ou une vitesse de croissance inférieure au 25e centile ou dépassant deux centiles majeurs. Le rapport entre le segment supérieur et le segment inférieur permet de déterminer la proportionnalité de la petite taille ; des jambes plus courtes suggèrent une dysplasie squelettique et une colonne vertébrale plus courte suggère des troubles métaboliques/de stockage.
  • Une anamnèse détaillée est essentielle, incluant la durée du retard de croissance, les maladies systémiques, l'apport alimentaire, le poids à la naissance, l'histoire du développement et les antécédents familiaux. La mesure précise de la taille, du poids, du périmètre crânien, du rapport segment supérieur/segment inférieur et du stade de Tanner, ainsi que l'évaluation des caractéristiques dysmorphiques, sont des aspects clés de l'examen physique.
  • L'évaluation de l'âge osseux complète l'évaluation de la croissance, grâce à des méthodes comme l'atlas des médecins généralistes ou la méthode Tanner-Whitehouse, bien que des applications comme Bone Expert puissent être utiles. Pour distinguer une petite taille familiale d'un retard constitutionnel de croissance et de puberté, il faut prendre en compte les antécédents familiaux, la vitesse de croissance, le développement pubertaire et l'âge osseux.
  • Les examens comprennent une numération formule sanguine, une VS, un frottis, une analyse d'urine, des tests des fonctions rénale et hépatique, des électrolytes, une glycémie aléatoire, des dosages de T4 libre et de TSH, ainsi qu'une radiographie du poignet et de la main gauches pour déterminer l'âge osseux. Les examens de deuxième intention comprennent le caryotype (surtout chez les filles), les tests de stimulation par l'hormone de croissance, l'IRM cérébrale (si un déficit en hormone de croissance est avéré) et le dosage des IGF-1 et IGFB3 (surtout chez les jeunes enfants).
  • La prise en charge comprend des conseils, des recommandations diététiques, la correction de la malnutrition sous-jacente, des interventions d'allongement des membres (en cas de dysplasie squelettique), le traitement de l'hypothyroïdie sous-jacente par lévothyroxine et un traitement par hormone de croissance. Un diagnostic précoce et des interventions adaptées sont essentiels pour optimiser les résultats.

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