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Approche de l'AKI pendant la grossesse

Conférencier: Dr Shrikant Sahasrabudhe

Chef du département, soins intensifs et pneumologie, hôpital KIMS Manavata, Nashik

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Description

L'insuffisance rénale aiguë (IRA) pendant la grossesse est un facteur majeur de morbidité et de mortalité, tant chez la mère que chez le fœtus. La prééclampsie, l'hémolyse, l'élévation des enzymes hépatiques, le syndrome HELLP (hypoplaquettaire), la stéatose hépatique aiguë gravidique, le purpura thrombotique thrombocytopénique et le syndrome hémolytique et urémique font partie des complications pouvant entraîner une insuffisance rénale aiguë (IRA) gravidique plus tard dans la grossesse. L'hyperémèse gravidique est une cause fréquente d'IRA gravidique au cours du premier trimestre. Une biopsie rénale doit être envisagée lorsque l'examen biologique pour une IRA n'est pas diagnostique, car un diagnostic définitif facilitera la mise en place d'un traitement adapté, l'emportant sur les risques liés à la biopsie. Le diagnostic d'IRA gravidique est difficile en l'absence de critères diagnostiques établis. La recherche de la cause sous-jacente de l'insuffisance rénale et l'administration de liquides par voie intraveineuse sont les traitements courants de l'insuffisance rénale aiguë (IRA) gravidique.

Résumé

  • L'insuffisance rénale aiguë (IRA) pendant la grossesse est une pathologie complexe, car elle implique la prise en charge de deux vies, ce qui requiert une compréhension approfondie des processus physiologiques et pathologiques spécifiques à la grossesse. La validation des définitions de l'IRA demeure problématique, ce qui peut engendrer des difficultés de diagnostic et de prise en charge. Le dépistage précoce est crucial, car l'âge maternel avancé, les comorbidités comme le diabète et la prééclampsie, ainsi que le statut socio-économique, sont des facteurs de risque qui limitent l'accès à des services de santé adéquats.
  • L'insuffisance rénale aiguë (IRA) liée à la grossesse nécessitant une dialyse a diminué ces dernières années, mais demeure une préoccupation majeure, notamment en termes de mortalité maternelle. Les causes de l'IRA varient selon le trimestre, l'hyperémèse gravidique et l'avortement septique étant fréquents au premier trimestre. La glomérulonéphrite, les infections urinaires, la prééclampsie, le syndrome HELLP et la stéatose hépatique aiguë gravidique peuvent survenir à différents trimestres. Les mécanismes physiopathologiques incluent une augmentation des médiateurs inflammatoires, un stress oxydatif et une altération de la barrière hémato-encéphalique.
  • L'AKI pré-rénale est souvent causée par une hémorragie, un choc hypovolémique, un sepsis et une insuffisance cardiaque congestive. Les causes rénales intrinsèques incluent la nécrose tubulaire aiguë, la nécrose corticale rénale, les microangiopathies thrombotiques, le syndrome HELLP, la prééclampsie et la stéatose hépatique aiguë. Les causes post-rénales impliquent une obstruction mécanique. L'issue fœtale peut être affectée, entraînant une naissance prématurée, un faible poids de naissance et un retard de croissance fœtale.
  • La prééclampsie, définie par une hypertension et une protéinurie après 20 semaines de grossesse, peut affecter divers organes en raison d'une diminution du tonus vasculaire et de modifications du métabolisme de la prostacycline. Une prééclampsie sévère se caractérise par une hypertension artérielle, une protéinurie importante, une oligurie et des complications potentielles comme une thrombopénie, un PTT ou le syndrome HELLP. Ce syndrome, caractérisé par une hémolyse, une élévation des enzymes hépatiques et une faible numération plaquettaire, nécessite un accouchement rapide comme intervention principale, ainsi que l'administration de sulfate de magnésium pour la prophylaxie des crises et une éventuelle transfusion de plaquettes.
  • Le diagnostic d'AKI pendant la grossesse repose sur une analyse d'urine systématique, des bilans métaboliques et de coagulation, une échographie pour évaluer la taille des reins et l'hydronéphrose, ainsi que les taux de complément dans certains cas. Les classifications RIFLE, AKIN et KDIGO ne sont pas validées pour la grossesse. Bien que des biomarqueurs comme NGAL soient disponibles, leur utilité clinique pour la détection précoce de l'AKI est controversée. Une biopsie rénale peut être envisagée dans les cas difficiles après consultation d'un néphrologue.
  • La prise en charge de l'AKI pendant la grossesse se concentre sur le traitement de la cause sous-jacente, l'optimisation de l'hydratation tout en évitant la surcharge, et la gestion des complications comme l'hyperkaliémie par des chélateurs du potassium. Les diurétiques de l'anse doivent être utilisés avec prudence pour éviter la déshydratation. Les options thérapeutiques varient selon l'étiologie : antibiotiques pour les infections, accouchement pour la prééclampsie et le syndrome HELLP, plasmaphérèse pour le PTT et éculizumab pour le syndrome hémolytique et urémique atypique. Les immunosuppresseurs nécessitent une évaluation attentive de leurs effets secondaires et des risques potentiels pour le fœtus.

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